Louis Moinet: Rewriting history
Louis Moinet: Rewriting history
Ecrire l’histoire est fascinant, la réécrire est émouvant. Phénomène extrêmement rare, on a très rarement l’occasion d’assister à une telle sensation. Et pourtant, c’est bien ce qui s’est passé avec les Ateliers Louis Moinet le 21 mars 2013, date à laquelle un des principaux chapitres de l’histoire horlogère a été réécrit.
Les Ateliers Louis Moinet ont été créés par Jean-Marie Schaller en 2004, avec pour objectif de replacer Louis Moinet au panthéon de l’horlogerie. La majeure partie de son œuvre avait été oubliée ou disséminée, et les recherches des dix dernières années ont permis d’identifier et d’acheter un grand nombre de ses créations. Depuis, les pendules, montres de poche, manuscrits et autres objets ont été regroupés dans une salle muséale inaugurée à Saint-Blaise, au siège des Ateliers Louis Moinet.
C’est à la lecture du Traité d’Horlogerie de Louis Moinet (1848) que Jean-Marie Schaller s’est rendu compte que Louis Moinet était le père de la haute fréquence. Il a en effet réalisé un compteur de tierces mesurant le 60ème de seconde, et qui bat à 216,000 vibrations/heure pour en assurer la précision.
Durant six ans, les recherches se poursuivent inlassablement sans pour autant que le fameux compteur de tierces ne livre son mystère … oublié de l’histoire, personne ne sait où il se trouve. Pire encore, certains spécialistes mettent en doute la description faite par Louis Moinet, jugeant les moyens techniques de l’époque largement insuffisants pour produire un objet d’une avancée technique aussi élaborée.
L’histoire reprend sa marche en mai 2012, le précieux compteur de tierces figurant à la vente aux enchères de Christies à Genève. On y apprendra que l’objet avait été la propriété d’un prince de Luxembourg. Préservé à travers le temps, il arrive à la vente en parfait état. Ce fameux lundi du 14 mai 2012 verra Jean-Marie Schaller repartir avec un morceau d’histoire dans la poche, après une belle bataille dans laquelle il s’est imposé in extremis face à un important Musée de Genève.
L’analyse indiscutable de l’objet, des manuscrits historiques en possession des Ateliers Louis Moinet, ainsi que des poinçons d’époque du boîtier, permettront ensuite d’établir l’authenticité et les caractéristiques de l’objet. Plus qu’un compteur de tierces, c’est bien le premier chronographe au monde qu’a inventé Louis Moinet en cette année 1816 !